Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Formation Continue du Supérieur
27 juin 2011

Quand les universités se battent avec les grandes écoles pour attirer les meilleurs étudiants

http://orientation.blog.lemonde.fr/files/2011/02/bac2.1296825999.jpgPar Olivier Rollot.Investie de nouvelles missions, et notamment de l’insertion professionnelle de ses étudiants, les universités françaises sont en pleine mutation. Résultat : elles entrent de plus en plus en compétition avec les grandes écoles.
« Il existe aujourd'hui une vraie concurrence pour attirer les bons bacheliers depuis que certaines universités ont mis en place des licences plus exigeantes, adaptées à des bacheliers qui ont l’habitude de travailler beaucoup, m'expliquait ainsi Jean-Charles Pomerol, président de l’UPMC-Université Pierre et Marie Curie. Résultat : nous avons doublé notre nombre de bacheliers ayant eu une mention au bac en quelques années. »
Dans chaque promotion du collège de droit de l’université Panthéon-Assas, qui débute en première année de licence, sont par exemple sélectionnés chaque année 120 élèves très motivés auxquels sont dispensés en plus des cours de droit, des enseignements en économie, en philosophie ou encore en sociologie. Le tout avec une année d’enseignement ou de stage à l’étranger. Résultat Louis Vogel, président de Panthéon-Assas peut annoncer que certains étudiants préfèrent son collège universitaire à Sciences Po Paris.
L'économie-gestion secteur ultra-concurrentiel

La concurrence la plus vive entre grandes écoles et universités est sans aucun doute aujourd'hui en économie-gestion, notamment avec des IAE (institut d’administration des entreprises) qui représentent une vraie alternative aux grandes écoles de commerce. Ainsi à Lyon, l’IAE est en concurrence directe avec l’EM Lyon. « Nos professeurs et nos élèves n’ont pas de complexe à avoir en termes de qualité de formations et d’insertion professionnelle… et un superbe avantage coût-qualité, me disait ainsi Hugues Fulchiron, président de l’université Jean-Moulin de Lyon dont dépend l’IAE. A l’international, nous avons des accords de premier plan pour que les étudiants qui le souhaitent puissent partir. Ce qu’il nous manque ? Sans doute un réseau d’anciens renforcé. »
S’il est une université qui symbolise cette concurrence c’est bien celle de Paris Dauphine. « Un bachelier accepté à Dauphine et en prépas doit d’abord mesurer ses chances d’intégrer l’une des cinq meilleures écoles post prépas pour faire son arbitrage, analyse Laurent Batsch, le président de l’université. C’est un calcul de probabilités. Si elles sont faibles, mieux vaut venir chez nous. »
Mais la grande différence entre grandes écoles et universités, c’est le passage ou non par les prépas. « Le futur bachelier doit se demander si l’ambiance de la prépa lui convient ou pas, insiste Laurent Batsch. Dans la mesure où il n’y a pas de concours à l’issue de nos deux premières années de licence, nous sommes une alternative au modèle prépas/écoles pour des jeunes qui veulent quitter l’ambiance du lycée, vivre l’expérience de l’autonomie et partager une vie associative intense. »
Des grandes écoles à l’université

Grandes écoles et universités se concurrencent et se retrouvent également sur des valeurs communes, reprenant chez l’autre ce qu’elle a de meilleur. « Pratiquement toutes les universités scientifiques vont bientôt avoir leur propre école d’ingénieurs, me confiait ainsi Bernard Remaud, président de la Commission des titres d’ingénieur. En tout cas la quasi-totalité a déposé des dossiers ou des lettres d’intention auprès de nous. C’est pour les universités le moyen de délivrer une formation très bien reconnue et cadrée. Quant aux étudiants, cela leur donne l’occasion d’intégrer des formations d’ingénieur sans passer par les prépas dans le cadre de cycles préparatoires intégrés, ce qui convient mieux à certains profils d’étudiants. »
De la même façon, l’université de Toulouse, dont la Toulouse School of Economics est une des plus renommées au monde en matière de recherche, ouvre à la rentrée 2011 une école d’économie qui, sans reprendre stricto sensu le modèle des grandes écoles, s’en rapproche fortement. «Nos concurrents ne sont pas les écoles de commerce mais plutôt l’ENSAE ParisTech. Nous demandons en effet un fort niveau en maths dans la tradition de recherche en économique mathématique qui est la marque de TSE», me disait Marie-Françoise Calmette, la directrice, qui veut bien admettre qu’elle se battra sur le «même marché que les grandes écoles pour recruter les meilleurs étudiants».
«Mais nous avons aussi créé depuis deux ans un cycle préparatoire interne à l’université de Toulouse, ouvert à tous les bacheliers, au terme duquel les meilleurs intègrent l’école et les autres se voient proposer différentes voies», expliquait encore Marie-Françoise Calmette, qui insistait sur la «volonté de l’école de créer une troisième voie à mi-chemin entre les universités et les grandes écoles, sans le couperet des concours d'entrée».
Tout PRES

Pour favoriser l’émergence de grandes entités susceptibles de concurrencer les universités américaines ou britanniques, ont été créés des PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur). Celui de Lyon compte ainsi près de 120 000 étudiants « Il nous permet d’être plus visible à l’international. Il assure également le portage des grands projets comme le plan Campus ou la réponse à l’emprunt national », souligne Hugues Fulchiron.
Au-delà, un PRES est également un vecteur d’interdisciplinarité de la recherche et des formations. « Il nous permet également de mutualiser des formations dans certaines disciplines menacées, comme les lettres classiques. Ensemble nous pouvons assurer leur survie, reprend Hugues Fulchiron. Nous avons pris conscience que tout le monde ne pouvait pas tout faire seul et qu’il est nécessaire de créer des pôles de formation communs garantissant l’excellence de nos formations. »
De même à paris, le PRES Sorbonne Universités regroupe non seulement des grandes universités (Panthéon-Assas, Paris-Sorbonne et UPMC-Pierre et Marie Curie) mais également des grandes écoles, pas forcément parisiennes d’ailleurs, comme l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) de Bordeaux, l’Université de technologie de Compiègne ou encore l’Insead, qui propose l’un des meilleurs MBA (master of business administration) au monde. « En rapprochant les disciplines, nous avons pu donner le jour à des licences communes, par exemple en droit et sciences, m'expliquait ainsi Louis Vogel, président de Panthéon-Assas. Nous travaillons aussi sur le droit des affaires avec l’Insead. Tout cela aurait été inenvisageable avant la création du PRES. »

http://orientation.blog.lemonde.fr/files/2011/02/bac2.1296825999.jpg By Olivier Rollot . Invested with new missions, including the employability of its students, French universities are changing.
Result: they come increasingly competing with larger schools. More...

Commentaires
Newsletter
49 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 2 783 445
Formation Continue du Supérieur
Archives