21 mai 2011
Le ministère de l’emploi pourrait abandonner le Céreq

« Pour 2012, on nous a assuré une continuité des financements, rapporte Jean-Marie Truffat, délégué UNSA au conseil d’administration de l’établissement. Mais on nous a aussi fait comprendre que ce sera dans une logique économique contrainte. » Le ministère de l’emploi assure de son côté que « le centre bénéficiera des moyens nécessaires à son activité en 2012 », mais il précise que ces moyens seront « discutés dans le cadre de l’élaboration du budget 2012 ». Un budget inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques.
Au delà, ce qui inquiète le syndicat, c’est la perspective de perdre la tutelle du ministère de l’emploi et de ne conserver que celle de l’éducation nationale. « C’est bien ce qui se profile pour 2013 », annonce Luc Bentz, secrétaire national de l’UNSA Education. Moins prolixe sur l’avenir à plus long terme du Céreq, le ministère de l’emploi explique simplement réfléchir « à la faisabilité de son rapprochement avec un établissement d’enseignement supérieur et de recherche ».
Un mouvement qui a déjà vu l’Institut national de recherche pédagogique (INRP) fondu dans l’Ecole normale supérieure de Lyon et l’Institut de recherche sur l’éducation (IREDU) incorporé au sein de l’Université de Bourgogne. « L’identité même du Céreq, explique Luc Bentz, c’est d’associer les chercheurs qui fabriquent l’information et les organisations d’employeurs et de salariés », et donc, « intégrer le Céreq dans une université, ce serait faire disparaître l’établissement public ». Le leader syndical craint que le centre ne se transforme en un laboratoire de recherche « banal sans véritable lien avec les milieux professionnels ».
Pour un budget de 11 millions d’euros en 2011, le Céreq recevait 8 millions de subventions publiques. 73% provenaient du ministère de l’éducation nationale, soit 5,84 millions d’euros. Et 27 % étaient financés par le ministère de l’Emploi. Soit 2,16 millions d’euros.
