
La perspective de ce sommet avait provoqué une relative hystérie au sein de la communauté universitaire et d’aucuns appelaient à l’organisation d’un contre-sommet. Pourquoi ? Dans un communiqué qui vaut le détour, le SNCS (syndicat de la recherche de la FSU) l’explique : « ce G8 des universités, désormais rebaptisé “Sommet mondial des universités”, est le signe de la mainmise toujours plus autoritaire des gouvernements des G8 et G20 - espaces d’organisation et de légitimation des politiques néolibérales - sur les organismes d’enseignement supérieur et de recherche qu’ils s’acharnent à vouloir faire fonctionner comme des entreprises. En bref, il participe de l’enfermement de tous les échanges intellectuels dans le modèle unique de ”l’économie de la connaissance” ».
Effrayer le chaland
Dans sa diatribe anti-sommet, le syndicat poursuit : « Dès le début, les G8-Universités se sont placés sous cette bannière consensuelle et prennent soin de ne pas utiliser les mots qui fâchent. On s’est retenu d’afficher “Concurrence et excellence, les deux mamelles de l’ESR”, mais il y a des ratés, ainsi “les universités permettront de créer la nouvelle génération de dirigeants : des individus exceptionnels capables de relever les défis au niveau mondial et d’entretenir des sociétés durables et saines” ».
Sur le fond, pourtant, rien dans ce sommet n’a de quoi effrayer le chaland. Organisé par le pôle de recherche Bourgogne - Franche-Comté, appuyé par la Conférence des présidents d’université , cette réunion devait s’articuler en deux parties : les étudiants à Besançon du 28 au 30 avril et les recteurs et présidents à Dijon, une semaine plus tard.
Quelle place des universités dans leur territoire ?
Pour cette édition, la quatrième depuis 2008, « nous avons mis l’accent sur la société de la connaissance et sur la façon dont les universités peuvent s’inscrire dans ce contexte », expliquait Sophie Béjean, la présidente de l’université de Dijon, le 21 avril à AEF. « L’un des ateliers portera sur la dématérialisation. Celle-ci transforme les connaissances, les technologies et les avancées scientifiques. Elle transforme également les compétences de nos étudiants, mais aussi celles que nous leur transmettons et la façon dont nous les transmettons. La construction de réseaux et la coopération internationale s’en trouvent également changées. » Les autres ateliers porteront « ”sur les universités et leurs territoires”, “sur la mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs” ».
Face à l’annulation annoncée, le comité scientifique de pilotage (des présidents d’université de pays ayant déjà accueilli le sommet) se mobilise. Dans un communiqué, il en appelle à l’autorité du Président de la République pour que le Sommet des universités puisse toutefois se tenir dans le cadre de la présidence française du G8/G20 en 2011.
Voir l'article du blog G8 des universités: de nouvelles ambitions pour la France. Après Sapporo en 2008 (G8 University Summit), Turin en 2009 (G8 University Summit) et Vancouver en 2010, Besançon et Dijon accueilleront cette année le "G8 des universités", rebaptisé pour l'occasion "Sommet mondial des universités". La Conférence des présidents des universités (CPU), organisatrice de la rencontre, affiche en effet de nouvelles ambitions pour ce rassemblement des acteurs universitaires, qui se tient pour la 4e année en marge des sommets des Chefs d'Etat et de gouvernement.
