
"SUR L'AUTONOMIE, JE NE CÉDERAI PAS"
"Sur l'autonomie, je ne céderai pas", a martelé Nicolas Sarkozy alors que les présidents d'établissement s'inquiétent d'une remise en cause de cette réforme, notamment en raison du manque de financement. "Nous lui avons dit qu'il fallait continuer les efforts, explique Louis Vogel, le tout nouveau président de la Conférence des présidents d'université. Pour l'instant, nous sommes au milieu du gué. Il faut poursuivre l'augmentation du budget des universités, car l'autonomie a un coût ! Nous n'avons pas assez de moyens et de personnels formés pour gérer nos ressources humaines ou notre budget."
"Nous faisons face à une baisse très importante des moyens alloués par les collectivités territoriales", ajoute Albert Marouani, président de Nice. Alors que les universités ne connaissent pas encore leur dotation financière de l'Etat pour l'année 2011, elles sont de plus en plus inquiètes, car les premiers bilans budgétaires des deux premières années d'autonomie sont assez mitigés, comme le prédisaient les opposants à cette loi.
"RIGUEUR"
Plusieurs universités appliquent la "rigueur", d'autres ont dû piocher dans leur fond de roulement ou leurs réserves pour boucler leur budget, tandis que l'Etat a dû voter une rallonge d'une trentaine de millions d'euros pour combler une mauvaise prévision de l'évolution des charges des personnels des universités autonomes. A l'université Pierre-et-Marie-Curie, 3 millions d'euros ont dû être trouvés. A Limoges, 1 million. A Dunkerque, 7 millions… En réponse, le président de la République a indiqué que "l'effort serait maintenu autant que possible".
Le chef de l'Etat a également abordé le grand emprunt. Les investissements d'avenir ne devront pas être concentrés sur les seuls grands pôles universitaires, a-t-il confirmé aux présidents d'université, inquiets pour le sort des petites universités de proximité. "L'excellence est partout. Dans les grands, comme dans les petits établissements." Mais ces derniers ne peuvent espérer un financement que pour l'une ou l'autre de leur spécialité de recherche.
Enfin, les présidents se sont inquiétés de l'après-2012. "Vous serez autonomes et responsables… Mais, avec moi, pas de risque, je vous soutiendrai… Vous pouvez dormir tranquille !", a assuré le chef de l'Etat. "Ou ne pas dormir tranquille", a répliqué un président, en faisant référence à l'ensemble des chantiers ouverts depuis 2007.
