27 octobre 2010

Les labels internationaux : un gage de qualité certain ?

http://www.studyrama.com/squelettes/images/header_logo_studyrama.jpgPar Julie Mleczko. Aujourd’hui, tour à tour, toutes les grandes écoles annoncent l’obtention d’un label. Mais que ce soit l’AMBA, l’AACSB ou le label EQUIS, que garantissent-ils réellement aux étudiants? Studyrama a voulu en savoir plus. Ce panorama des accréditations et de leur valeur en fonction du programme choisi devrait vous permettre d’y voir plus clair. En savoir plus: EQUIS: une reconnaissance européenne qui fait désormais le tour de la planète, Labels et accréditations: gare à l’indigestion!, AMBA: la seule référence pour les MBA, EPAS: un label pour les programmes internationaux, Les accréditations: un critère de choix indispensable?
Il semble certain que ces accréditations constituent des garanties sérieuses, aussi bien pour les candidats que pour les entreprises amenées à recruter les diplômés de ces programmes. Elles représentent également des marques de visibilité dans un environnement international concurrentiel, où la simple reconnaissance de l’État ne suffit plus. Ainsi les labels EQUIS, AMBA et ACCSB sont les principaux labels internationaux.
ACCSB : réservé aux écoles de management
En effet, l’AACSB (Association to advance collegiate schools of business) est une reconnaissance américaine évaluant les objectifs et les programmes des écoles ou groupes européens dans le domaine du management. C’est en quelque sorte l’homologue de la Conférence des grandes écoles aux États-Unis. Ses critères de distinction sont plus que sévères et, à ce jour, seules quelques-unes en France ont reçu ce titre honorifique très recherché : l’ESSEC, l’EDHEC, l’EM Lyon, l’ESCP-EAP, Grenoble École de Management, Audencia Nantes, l’ESC Toulouse, l’INSEAD, HEC, l’ESC Clermont et, plus récemment, l’ESCEM Tours-Poitiers. Ce titre de l’AACSB est important : il permet aux meilleures ESC françaises de rivaliser avec les business schools américaines réputées.
http://www.studyrama.com/squelettes/images/header_logo_studyrama.jpg Drwy Mleczko Julie. Heddiw, yn ei dro, yr holl ysgolion prif cyhoeddi grant o label. Ond a yw AMBA, AACSB a EQUIS label, sicrhau eu bod yn wir yn fyfyrwyr? Studyrama eisiau gwybod mwy. Dylai hyn trosolwg o achredu ac mae eu gwerth yn unol â'r rhaglen a ddewiswyd yn caniatáu i chi weld pethau'n gliriach.Mwy o: byd y: EQUIS cydnabyddiaeth Ewropeaidd sydd bellach o gwmpas, ac ardystiadau Labels: byddwch yn ofalus o ddiffyg traul!, AMBA: mae'r cyfeiriad yn unig ar gyfer MBA, Atwrneiaethau Parhaus: label ar gyfer International Programs, Achrediadau: maen prawf hanfodol o ddewis? Mae'n ymddangos yn sicr bod y rhain yn cael eu diogelu ardystiadau ystyrlon, ar gyfer ymgeiswyr, ac ar gyfer busnesau sydd angen i recriwtio graddedigion o'r rhaglenni hyn. Maent hefyd yn nodau masnach gwelededd mewn amgylchedd cystadleuol rhyngwladol, lle mae'r gydnabyddiaeth yn unig y wladwriaeth yw bellach yn ddigon. Labeli a EQUIS, AMBA ac ACCSB yw'r labeli mawr rhyngwladol. Mwy...

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Exposition "12 campus du 21ème siècle"

http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/Expo_cite_2010/27/9/affiche-exposition-12-campus-au-21e-siecle_159279.46.jpgLe Président de la République a inauguré, en présence de Valérie Pécresse, l’exposition "12 campus du 21ème siècle", organisée à la Cité de l’architecture et du patrimoine du 28 octobre au 6 décembre 2010. L’exposition dévoile la préfiguration des campus universitaires sélectionnés dans le cadre de "l'Opération Campus". Ce plan exceptionnel doté de 5 milliards d’euros lancé par le Président de la République en février 2008, est destiné à faire émerger 12 campus d'excellence qui seront la vitrine de la France et renforceront l'attractivité et le rayonnement de l'université française.
L’Opération Campus à l'origine des "12 campus du 21e siècle"

Lancée en février 2008, l’Opération Campus va permettre l’émergence de douze campus d'excellence qui seront la vitrine de la France et renforceront l'attractivité et le rayonnement de l'université française. La création des douze campus concernent: * 46 universités, * 40 écoles, * 760000 étudiants, * 24 000 chercheurs, * les organismes de recherche.
Présentation de l'exposition
Perspectives architecturales, maquettes, vidéos, schémas d'aménagement, etc.: tous ces supports montrent des campus réinventés, des lieux de vie intégrés dans les villes, attractifs pour les étudiants et les chercheurs du monde entier. Installée dans l'espace "cathédrale", l'exposition s'inscrit dans l'architecture particulière de ce lieu qui offre voûtes et entre-deux arches. De grands panneaux imprimés préfigurent les 12 grands campus et la nouvelle vision de l’organisation des universités en France.
Pour chacun des douze campus est présenté leur descriptif et leur avenir à travers: * des films courts en images 3D des campus, * des chiffres clés, * des plans du campus dans le territoire urbain, des réseaux de transport, vue aérienne du campus, etc., * des perspectives architecturales, * des documents d’archives sur des éléments patrimoniaux de l'architecture des années 1950-1960.
un espace détente permet le visionnage d'interviews concernant l'Atelier Campus national. La scénographie a été conçue par "Jean-Christophe Quiton – architectes" avec la collaboration de l’atelier de création graphique Warmgrey.
Les projets architecturaux des douze grands campus

http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/Aix-Marseille/69/2/800x533_158692.7.jpgAix-Marseille Université
Les schémas d’aménagement de l’Opération Campus - Aix-Marseille Université ont pour objectif prioritaire la dynamisation des déplacements en créant de véritables espaces d’interconnexion à tous les niveaux. Le lien est fait entre les villes d’Aix et de Marseille, entre la Ville et ses campus et à l’intérieur de chaque campus entre les grandes fonctions universitaires. Consulter la fiche détaillée Aix-Marseille Université...

http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/Expo_cite_2010/27/9/affiche-exposition-12-campus-au-21e-siecle_159279.46.jpg The President of the Republic inaugurated in the presence of Valérie Pécresse, the exhibition "12 campuses of the 21st Century", held in the City of Architecture and Heritage of 28 October to 6 December 2010. The exhibition reveals the blueprint of selected university campuses as part of "Operation Campus". This exceptional plan has 5 billion euros issued by the President of the Republic in February 2008, aims to bring out 12 campuses of excellence that will be the showcase of France and enhance the attractiveness and influence of french universities.

http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/Aix-Marseille/69/2/800x533_158692.7.jpgAix-Marseille University
Development plans of Operation Campus - Aix-Marseille University have priority for the revitalization movement by creating actual space interconnection at all levels.  The link is made between the cities of Aix and Marseille, between the City and its campus and within each campus between major university functions. Consult the detailed Aix-Marseille University. More...

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L'Université tout au long de la vie

http://www.unsa-education.org/spaw/images/imagesite.jpgComment conjuguer démocratisation et société de la connaissance?
L’UNSA Education et ses syndicats Sup’Recherche, Snptes, A&I organisent un colloque scientifique international qui aura lieu le 27 novembre 2010 à Nancy. Il aura pour thème "L’université tout au long de la vie". Avec la participation de la Conférence des présidents d’université, de la conférence des directeurs de service universitaire de la formation continue, des représentants des régions, du monde économique et de très nombreuses personnalités venues d’Europe et du monde entier, ce colloque constituera un moment fort d’échanges, de confrontation et de synthèse sur l’université de demain avec une dimension centrale : le développement de la formation tout au long de la vie.
Première fédération de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’UNSA Éducation — comme ses syndicats Sup’Recherche, SNPTES et A&I — entend formuler des propositions constructives pour l’Université et la Recherche. La fédération et ses syndicats considèrent en effet que l’indispensable contestation de la politique actuelle ne peut être une fin en soi. Cette conduite, souvent plus difficile à schématiser, s’appuie sur une conception précise du rôle du service public de l’enseignement supérieur et plus particulièrement de l’Université, dans une société de la connaissance. Dans une conjoncture marquée par des réformes précipitées, des urgences successives et quelques fois contradictoires, l’annonce régulière de milliards supplémentaires dans une situation marquée par un manque chronique de moyens, l’université se situe au cœur de mutations qui la dépassent. L’UNSA Education a donc naturellement pris l’initiative d’une réflexion de fond, demandant au département "recherches" du Centre Henri Aigueperse, d’organiser conjointement avec ses syndicats, un colloque scientifique international, le 27 novembre 2010, sur le thème de "L’université tout au long de la vie". 
Développer la formation tout au long de la vie
Avec la participation de la Conférence des présidents d'université (CPU), de la conférence des directeurs de service universitaire de la formation continue, des représentants des régions, du monde économique et de très nombreuses personnalités venues d’Europe et du monde entier, ce colloque constituera un moment fort d’échanges, de confrontation et de synthèse sur l’université de demain avec une dimension centrale : le développement de la formation tout au long de la vie.
Si nos orientations, au final, relèvent de nos propres choix, appuyer leur construction sur un travail avec des experts, notamment universitaires, doit nous aider à "viser juste" et à trouver des solutions innovantes quand le statu quo n’est pas acceptable et que le retour au passé est soit impossible soit insatisfaisant. Une organisation syndicale doit nécessairement se préoccuper de réflexion pour construire un projet d’avenir, sauf à réagir passivement à chaque nouvelle attaque. Or il s’agit bien de passer à l’offensive sur le terrain de l’Université, pour mieux construire ou reconstruire. Pour la fédération et les syndicats co-organisateurs (A&I, SNPTES, Sup’Recherche), le colloque de Nancy en sera une étape importante. Inscriptions: sup-r@unsa-education.org.
http://www.unsa-education.org/spaw/images/imagesite.jpgKif tikkombina id-demokrazija u soċjetà ta 'tagħrif?
UNSA Edukazzjoni u l-unjonijiet tagħha Sup'Recherche, Snptes A & I torganizza simpożju xjentifika internazzjonali li għandu jsir 27 Nov 2010 f'Nancy. It-tema se tkun "L-università matul il-ħajja."
Bil-parteċipazzjoni tal-Konferenza tal-Presidenti Università, il-Konferenza tad-Diretturi ta 'taħriġ servizz Università, rappreżentanti reġjonali, il-komunità tan-negozju u dinjitarji numerużi mill-Ewropa u madwar id-dinja, din il-konferenza se tkun punt għoli għal diskussjoni, tqabbil u sinteżi ta 'l-università ta' għada b'dimensjoni ċentrali: l-iżvilupp ta 'taħriġ matul il-ħajja.
Federazzjoni Ewwel ta 'edukazzjoni ogħla u riċerka, UNSA Edukazzjoni - bħala unjonijiet tagħha Sup'Recherche, SNPTES u A & I - tfittex biex jagħmlu proposti kostruttivi għal Università u Riċerka.
Il-federazzjoni u l-unjonijiet tagħha jikkonsidraw li l-isfida essenzjali tal-politika attwali ma tistax tkun għan fiha nnifisha. Din l-imġieba, ħafna drabi aktar diffiċli li jfassal, bbażata fuq kunċett preċiż ta 'l-irwol ta' edukazzjoni ogħla pubbliċi u speċjalment l-università f'soċjetà ta 'għarfien. F'ambjent mmarkata minn riformi mgħaġġlin, suċċessivi u xi kultant kontradittorji ta 'emerġenza, l-avviż regolari ta' biljuni aktar f'sitwazzjoni kkaratterizzata minn nuqqas kroniku ta 'riżorsi, l-università tinsab fil-qalba ta' mutazzjonijiet li jaqbżuha. More...

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Mobilité entre fonctions publiques territoriale et hospitalière

Logo de l'Agence Régionale de la Formation tout au long de la vie (ARFTLV Poitou-charentes)La loi du 3 août 2009 relative à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique favorise la mobilité professionnelle des agents publiques, notamment inter-fonctions publiques en renforçant les possibilités de détachement, de mises à disposition et d'intégration des fonctionnaires sur des postes ne relevant pas de leur corps d'origine. Le Centre national de gestion des praticiens et des directeurs de la fonction publique hospitalière (CNG) et le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) ont signé le 5 octobre 2010 une convention-cadre pour favoriser et accompagner la mobilité des cadres entre les fonctions publiques territoriale et hospitalière. Les signataires souhaitent valoriser auprès des cadres de direction les perspectives professionnelles offertes dans les deux fonctions publiques et mettre en commun d'outils d'aide à la mobilité.
Cette convention souligne l'importance d'une coopération entre établissements publics ayant des champs professionnels commun, et la nécessité d'ouvrir des passerelles entre les corps et les métiers des fonctions publiques pour permettre des mobilités croisées. Voir le dossier: Recrutement, formation et mobilité dans la fonction publique.
Logo de l'Agence Régionale de la Formation tout au long de la vie (ARFTLV Poitou-charentes) De wet van 03 augustus 2009 op mobiliteit en loopbaan in openbare dienst bevordert de beroepsmobiliteit van de ambtenaren, met inbegrip van onder-overheid functies door een versterking van het potentieel voor detachering, ter beschikking gesteld en de integratie van het personeel op posities buiten hun oorspronkelijke lichaam. Het National Center management professionals en bestuurders van het Openbaar Ziekenhuis (NMC) en het National Center for Public Service (CNFPT) ondertekende 05 oktober 2010 een raamovereenkomst ter bevordering en ondersteuning van de mobiliteit van managers tussen de territoriale openbare dienstverlening en gastvrijheid. Meer...

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Être étudiant en prison - L’évasion par le haut

http://www.ove-national.education.fr/medias/images/publications/couverture_prison_salane-reduit5.JPGPublié à La documentation Française dans la collection « Etudes et recherche », cet ouvrage de Fanny Salane, qui a reçu le premier prix ex-æquo du 18ème concours de l’OVE, propose une analyse des conditions de réalisation des études supérieures dans le contexte particulier de l’univers carcéral. Fanny Salane est maître de conférences à l'université Paris Ouest - Nanterre La Défense. Elle a obtenu le 1er prix du concours de l'OVE en 2009 pour sa thèse de Doctorat en Sciences de l'éducation, réalisée sous la direction de Gabriel Langouët à l'Université Paris Descartes.
Découlant d’une volonté d’interroger l’institution scolaire et de comprendre dans quelle mesure elle prend en compte et intègre les étudiants à la marge, ce travail, fondé sur une remarquable enquête auprès des prisonniers préparant des diplômes post-baccalauréat, vise à analyser comment l’identité étudiante prend sens dans un contexte encore peu étudié comme espace de scolarisation, la prison, et, plus généralement, comment elle se construit à distance et hors de l’université.  Entreprendre des études en prison apparaît ici comme un des derniers moyens, pour les personnes détenues, d’exprimer leur liberté et leur autonomie, et de se construire, de se reconstruire pour certaines. L’ouvrage souligne ainsi les difficultés particulières rencontrées par les étudiants détenus et invite les institutions carcérales à concéder une meilleure place à l’école et un plus grand soutien à l’enseignement supérieur en prison.
Comme le souligne Bruno Milly dans la préface, l’analyse de la prison par cette « clé de lecture atypique n’aboutit pas à des résultats périphériques, tant dans le champ de la sociologie de la prison, que dans celui de la sociologie et des sciences de l’éducation. Au-delà des éléments descriptifs sur la vie des détenus-étudiants, leurs rapports aux études, leurs identités et trajectoires biographiques, ce travail apparaît comme un excellent révélateur d’une part du fonctionnement carcéral, d’autre part des rapports des étudiants à leurs études. »
http://www.cahiers-pedagogiques.com/entete/bandeau2.jpgPar Luc Bruliard. Il s’agit d’une recherche qui peut sembler au premier abord anecdotique sur les personnes incarcérées dans les prisons françaises qui suivent des cursus postbaccalauréat (BTS, université, etc.) et que Fanny Salane appelle « détenus-étudiants ».
Notons en introduction que le lecteur cherchera vainement dans l’ouvrage un quelconque aspect voyeuriste ou sensationnaliste qui caractérise parfois le regard porté sur le milieu carcéral. Le propos est centré sur la question des études, et c’est cette approche qui suscite interrogations, et interpellations au besoin, sur la politique carcérale et les conditions d’existence des détenus.
Fanny Salane propose en effet une analyse sociologique minutieuse et distanciée d’une population de quelques centaines d’individus, analyse qui s’appuie sur une méthodologie rigoureuse: questionnaires (soixante-quatre questionnaires d’hommes et sept de femmes) et entretiens (quarante-quatre entretiens d’hommes et un de femme).
L’auteure dresse d’abord le portrait global de la population étudiée. Les « détenus-étudiants » ne sont pas particulièrement représentatifs de l’ensemble de la population carcérale: plus âgés, avec un meilleur niveau scolaire, une inscription professionnelle attestée, condamnés à de longues peines. Le parcours de ces « détenus-étudiants », leur expérience scolaire, sont bornés au fil des chapitres de l’ouvrage. Fanny Salane traite de l’entrée dans les études, liée au parcours de chacun avant l’incarcération, mais aussi au « parcours » judiciaire du détenu. Il s’agit pour certains de poursuivre des études commencées dehors, pour d’autres d’une « installation » dans le statut de détenu, une fois la peine prononcée, une fois acquis le caractère définitif de l’établissement où ils seront détenus, une fois engagée une inévitable collaboration avec l’encadrement de l’établissement pénitentiaire. Cette entrée ou reprise d’études est souvent présentée par les intéressés comme « moyen de survie », une « évasion par le haut » comme l’indique le titre de l’ouvrage. En effet, au-delà des avantages pratiques qui peuvent en découler (liberté de déplacement dans l’établissement, remises de peine éventuelles, meilleures capacités à se défendre face au système carcéral), ce sont d’autres atouts qui sont envisagés, notamment le développement intellectuel (dans un milieu souvent peu stimulant) et le fait de restaurer son identité, d’exister pour soi-même ou ses proches (l’auteure insiste notamment sur le rôle des compagnes) autrement que comme détenu. Fanny Salane présente ensuite les conditions d’études. Contrairement aux idées reçues, les contraintes liées à la détention sont nombreuses: le bruit, la promiscuité apparaissent bien évidemment. Mais d’autres contraintes matérielles existent comme la difficulté à se procurer les fournitures pour étudier, et notamment les ordinateurs portables, l’impossibilité d’accéder à l’internet; ces contraintes matérielles ont pour conséquence d’alourdir le prix des études d’un public aux ressources souvent rares. De ce fait, certains « détenus-étudiants » travaillent, d’autres pas. En outre, les politiques menées dans chaque prison envers eux sont diverses. Il en résulte une grande inégalité de traitement entre « détenus-étudiants », entre ceux qui ont des ressources (de l’argent ou un réseau collaboratif à l’extérieur comme à l’intérieur de la prison) et ceux qui n’en disposent pas.
Autre grande difficulté, le lien avec les établissements ou les organismes chargés de diffuser la formation. Il existe certes des enseignants qui interviennent en prison, mais leur axe d’intervention est plutôt le niveau du primaire ou du secondaire, rarement le supérieur. Pour l’essentiel, les « détenus-étudiants » suivent donc des formations à distance qui se réduisent le plus souvent à des enseignements par correspondance. L’absence d’interactions avec les enseignants (via internet notamment), l’isolement (absence d’échanges avec d’autres étudiants) contribuent à un certain brouillage des intéressés vis-à-vis du « métier d’étudiant ». Les entretiens montrent d’ailleurs une grande variété de positionnement, avec parfois des manques de stratégie pour réussir comme une absence de connaissance fine des cursus et des modalités de validation. Il n’existe pas de statut spécifique pour les détenus qui suivent des études supérieures et l’oscillation des positionnements de « détenu » à « étudiant » n’apparait pas comme facilitant leurs études.
Au fil de l’ouvrage, des questions que posent les « détenus-étudiants » se dégagent. Tout d’abord, la question des limites de la scolarisation en milieu carcéral. Le travail de Fanny Salane appelle le triple constat suivant : les prisons françaises ont fait des efforts conséquents en termes de scolarisation des détenus, notamment pour les détenus jeunes ou qui ont un faible niveau scolaire ; il y a certes la possibilité d’y suivre des études supérieures, mais cette possibilité relève plutôt du privilège que du droit. Et les études supérieures sont plutôt favorisées dans un registre occupationnel que dans une perspective de sortie (réinsertion ou emploi). Il y a là contradiction entre les intentions affichées dans les politiques pénitentiaires et les pratiques effectives observées dans les établissements au travers de cette enquête. La mise en œuvre de pratiques généralisées combinant respect du droit aux études supérieures, réponses aux attentes et besoins spécifiques des individus et impératifs de sécurité apparait dès lors comme une nécessité.
L’intérêt du travail de Fanny Salane réside aussi dans le fait qu’il apporte aussi un éclairage (par les conditions « extrêmes » dans lesquelles les « détenus-étudiants » poursuivent des études) sur la situation des étudiants plus ordinaires. Les difficultés à faire un « bon choix », à trouver les conseils adéquats pour entreprendre les études, à prendre en compte les contraintes matérielles et financières, à saisir les attentes (parfois implicites) des enseignants, les subtilités des cursus, à comprendre les modalités d’évaluation, tout cela est le lot commun de nombreux étudiants. L’ambigüité de la représentation d’eux-mêmes qu’ont les « détenus-étudiants » du fait du cadre singulier de leurs études n’a-t-elle rien à voir avec celle qu’ont nombre d’étudiants précaires (perturbés par les questions de logement, de travail, de transport, de santé, etc.) ? On peut se poser la question. La prise en compte de « la marge » en matière d’éducation étant souvent précieuse, l’étude de cette population doublement marginale (en tant que population carcérale et en tant que population étudiante) est utile et salutaire. Cet ouvrage est certes un travail de sociologue, et le constat sociologique a souvent raison de la « bonne volonté » des décideurs et des usagers. Il confirme les constats déjà établis des profondes inégalités qui régissent la vie étudiante (jusque dans les prisons !); mais Fanny Salane met aussi en avant la capacité des individus à transcender les difficultés pour réussir leurs études, l’ingéniosité qu’ils mettent en œuvre, leur soif d’apprendre et de savoir qui permet leur restauration narcissique. Finalement, loin d’être anecdotique, Être étudiant en prison - L’évasion par le haut devrait susciter la réflexion sur une possible pédagogie des détenus-étudiants, et plus largement une réflexion sur la place de la pédagogie dans l’enseignement supérieur.

http://www.ove-national.education.fr/medias/images/publications/couverture_prison_salane-reduit5.JPGPublished in The documentation in the French series "Studies and Research, this book Salane Fanny, who received the first prize ex-aequo 18th contest SEW, provides an analysis of conditions for achieving higher education in the context especially the prison. Salane Fanny is a lecturer at the University Paris Ouest - Nanterre La Défense . She won 1st prize of SEW in 2009 for his PhD in Education Sciences, conducted under the direction of Gabriel Langouette at University Paris Descartes. Arising from a desire to question the school and understand how it recognizes and integrates the students at the margin, this work, based on a remarkable survey of prisoners preparing post-baccalaureate diplomas, aims to Students analyze how identity makes sense in context as yet little studied area of education, prison and, more generally, how it is built at a distance and outside the university.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/entete/bandeau2.jpgBy Luc Bruliard. This is a search that may seem trivial at first on prisoners in French jails after the baccalaureate curriculum (BTS, university, etc.). Salane and Fanny called "student-inmates'. Note in the introduction that the reader will seek in vain in the book or any aspect voyeuristic sensationalism that sometimes characterizes the look at the prison.  The purpose is centered on the question of education, and this approach raises questions, and inquiries as necessary, on prison policy and the lives of inmates. More...

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