
Quelle est la réalité dans trois pays importants de l’Union Européenne, la Pologne, l’Allemagne et la France, presque deux ans après la signature? Cette question a été discutée à l’occasion d’un séminaire franco-germano-polonais, tenu les 23 et 24 avril à l’Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe.
Même si les conférences des trois pays soutiennent les universités dans le développement stratégique du «life long learning» (LLL), les différences aussi bien dans le cadre juridique que dans les pratiques sont très nettes. Tandis que la France a une approche intégrant la formation des adultes (formation continue) dans le dispositif des formations diplomantes initiales, la Pologne et l’Allemagne font une distinction formelle entre ces deux types de formation. Les plus grandes différences se retrouvent cependant au niveau de la reconnaissance des compétences acquises en dehors des établissements universitaires, un élément important dans le cadre de la formation tout au long de la vie.
La situation française, où la validation des acquis de l’expérience (VAE) peut aller jusqu’à la reconnaissance entière d’un diplôme sans passer par des cursus ou examens supplémentaires, n'a pas son équivalent en Allemagne et en Pologne. En Allemagne, les établissements peuvent reconnaître jusqu’à 50% d’un diplôme dans le cadre d’une VAE mais restent plutôt hostiles à cette validation des acquis. En Pologne, le cadre législatif ne prévoit pas une telle reconnaissance des acquis professionnels mais il existe une autre pratique intéressante du «life long learning»: des «Kinder-Uni», universités d’enfants, où dès 7 ans, les enfants peuvent s’inscrire dans des cursus universitaires spécifiques pour développer leur intérêt, notamment pour les sciences.
Les préconisations de la charte LLL semblent donc plus d’actualité que jamais et un classement des établissements européens concernant les pratiques du «life long learning» pourrait être un moyen d’inciter au développement des stratégies dans ce domaine. Le travail en réseau au-delà des frontières pourrait également être un vrai stimulant.
Pour généraliser la VAE en Europe, la CPU a ainsi proposé lors de son colloque annuel en 2008 de développer des pratiques de reconnaissance entre pays. Dans quelques établissements français, on relève déjà des demandes de candidats étrangers dans le cadre de la VAE, qui pourraient être les prémices de son internationalisation. Mais cela présuppose une description généralisée des diplômes en termes de compétences et le développement de pratiques partagées de l’assurance qualité. Tout un programme !
