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Formation Continue du Supérieur
5 août 2009

L'ouverture vers l’Europe pour la formation continue universitaire

Article de Jean-Marie Filloque. L’université n’est pas toujours reconnue pour être un acteur majeur de la formation continue en France. Pourtant elle s’appuie sur le plus grand réseau d’enseignant-chercheurs et de laboratoires existant dans le pays et forme chaque année plus de 300 000 stagiaires. Tiraillée entre deux logiques : celle du travail, via le code du Travail, et celle de l’enseignement-recherche via le code de l’Education, elle peut trouver néanmoins aujourd’hui, grâce à impulsion de la Commission Européenne et de l’EUA, une nouvelle légitimité et devenir incontournable avec l’émergence de la société de la connaissance.
La formation continue universitaire s’est développée par étapes successives, sous l’impulsion de quelques militants convaincus que l’Université Française devait contribuer au développement social et économique du pays en s’appuyant, autant que cela était possible, sur le formidable réservoir de compétences que représentent ses personnels enseignants et chercheurs. Depuis les premiers IPST (Instituts de Promotion Supérieure du Travail) créés en 1951 - le premier à Grenoble - jusqu’aux organisations de formation tout au long de la vie que certaines universités tentent de mettre en place aujourd’hui, il est curieux de constater que c’est à la fois la grande marge de manœuvre dont ont bénéficié certains personnels universitaires et un cadrage réglementaire strict lié au code du travail qui ont donné aux universités leur légitimité… et leur place sur le marché. Il ne faut bien sûr pas oublier que dans le contexte français, la formation professionnelle continue relève en grande partie de la négociation entre partenaires sociaux et que c’est seulement ensuite que la loi vient inscrire dans un cadre réglementaire les accords passés.
Une multiplicité des acteurs
Les lois de décentralisation ont transféré aux conseils régionaux la définition et la mise en œuvre de la politique d’apprentissage et de la formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle. Cette multiplicité des acteurs ne facilite pas la mise en œuvre de réelle politique globale et efficace dans ce domaine. C’est, entre autre, ce qui explique le retard(1) de la France dans la mise en œuvre de l’objectif de participation des adultes à la formation tout au long de la vie alors même que le corpus de droit semble y être plutôt favorable. Depuis quelques années, la dimension internationale, et singulièrement, la dimension européenne s’est imposée comme niveau pertinent de réflexion, voir d’action. La commission européenne comme le conseil des ministres ont fait de la formation tout au long de la vie l’une des priorités de ce début de siècle.
Le Processus Bologne
La communication « Éducation et formation des adultes : il n’est jamais trop tard pour apprendre » en octobre 2006, ouvre un chantier dans lequel l’enseignement supérieur doit prendre toute sa place. Il le fait en participant aux projets lancés par la commission dans le cadre du programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie 2007-2013 (Grundtvig).
Article de Jean-Marie Filloque. Site de la FCU.

Article by Jean-Marie Filloque. The university is not always recognized as a major player in training in France. Yet it is based on the largest network of teacher-researchers and laboratories in the country and form each year more than 300 000 trainees. Torn between two logics: that of working through the Labor Code, and the teaching and research through the Code of Education, it may find, however, thanks to leadership of the European Commission and the USA, a new legitimacy and become inevitable with the emergence of the knowledge society.
The universitary continuing education was developed in stages, driven by some activists believe that the University should contribute to the French social and economic development of countries, based as far as this was possible on the tremendous reservoir of skills that represent the teachers and researchers. More...
Dans le même temps s’est développée l’entrée dans le processus de construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur, connu sous le nom de processus de Bologne. Les certifications (ou diplômes) délivrées sont plus lisibles grace aux documents qui sont proposés : supplément au diplôme, fiche du répertoire national des certifications, crédits et cela doit favoriser la mobilité européenne de leurs détenteurs.
La récente charte des Université Européennes pour l’Apprentissage tout au long de la vie, promue par l’EUA (European Universities Association), donne un guide pour évaluer l’engagement tant des établissements que des tutelles dans cette construction. Les services de formation continue participent activement à ces évolutions. Ils doivent notamment s’inverstir dans des réseaux internationaux comme EUCEN(2), qui se veulent être des plateformes de coopération entre les acteurs de terrain et les décideurs. Une progressive reconnaissance européenne des certifications acquises. Quelles sont les conséquences pour les stagiaires, adultes en retour en formation et/ou à la recherche d’un diplôme de l’enseignement supérieur ? Les institutions ont intégré les acquis des programmes et décisions européens. Progressivement s’installe une reconnaissance des certifications acquises dans d’autres pays européens, pour peu que ceux-ci aient adopté une politique d’accréditation reconnue. Le processus de validation des acquis, fort développé en France depuis les textes de 2002, permet la reconnaissance des acquis quelques soit le pays.
Ces éléments constituent incontestablement des facteurs d’ouverture et de mobilité pour tous les apprenants. Pour les niveaux supérieurs de qualification, ceux que le cadre européen de certification classe aux niveaux 7 et 8, les universités ont un rôle majeur à tenir en proposant des formations en prise directe avec leurs travaux de recherche.
Nombreuses sont celles qui organisent déjà des « master classes », des « cours d’excellence » ou des « universités d’été » associés ou non à des colloques ou conférences scientifiques, attirant ainsi les professionnels de tous pays. Ces opérations de valorisation contribuent au rayonnement des laboratoires et permettent la diffusion des pratiques et l’innovation. Le retour pour les établissements d’enseignement supérieur est réel : création de nouveaux réseaux, développement des coopérations nationales ou transnationales, gains financiers… Si tout cela n’est pas nouveau, et constitue même une approche traditionnelle pour beaucoup d’équipes de recherche, il n’en est pas de même dès lors que l’on analyse ces pratiques en termes de transfert de compétences et de savoir faire que peuvent valoriser les publics concernés. La formation continue universitaire ne doit pas rater cette évolution qui apporte une légimité accrue à l’enseignement supérieur. Sortie du carcan dans lequel elle se trouve parfois, la formation continue universitaire doit, par son action, devenir incontournable et favoriser l’émergence de la société de la connaissance.
Notes: 1. L’objectif de Lisbonne fixe le taux de participation des adultes entre 24 et 64 ans à 12,5% a une action de FTLV à 12,5% en 2010. La France est en 2005 à 7,6%, en régression de 0,2% par rapport à 2004 alors que la moyenne en Europe est en progression à 10,8%. 2. EUCEN : European University Continuing Education Network.
Article de Jean-Marie Filloque.

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